Danse – Bac Pro ELEEC

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C’est le vendredi 13 janvier 2017 que nos élèves de bac pro ELEEC ont donné leur 1ère représentation de danse contemporaine. Je n’ai pas eu la chance d’assister à cette semaine culturelle brillamment dirigée par plusieurs professeurs (dont Christophe Hernandez, porteur du projet) et sous la direction d’un chorégraphe professionnel Sarat Amarasingam. Je vais donc donner un avis et regard extérieur de « Madame arts plastiques » comme m’appelaient les élèves.

Je me suis rendue jeudi matin au théâtre de la maison du peuple afin d’assister aux répétitions et voir comment  l’artiste a su amener progressivement les élèves vers la représentation. Dans un projet artistique, il y a toujours une étape cruciale au cours de la semaine, c’est celle que j’appelle « le déclic » des participants. C’est-à-dire qu’au départ, les élèves sont perdus, réticents et ne se considèrent pas comme artiste d’un spectacle mais comme élève du lycée à qui on a demandé d’être là; puis d’un coup d’un seul, on les voit changés. Leur statut n’est plus le même, ils se déplacent, différemment, ils parlent différemment et ils se sentent différents, artistes peut-être et même déjà danseurs. Je pense avoir assisté jeudi matin à ce moment de déclic. Lorsqu’on voit les élèves résoudrent un problème de placement sans l’aide des adultes (non sans quelques accrocs et un langage proprement adolescent), lorsque l’on peut constater qu’ils ressentent la pression de se produire face à un public; on comprend qu’ils n’ont plus la même vision du projet.

Voici venu le jour de la représentation. Arrivée en avance, je me place et vois certains élèves s’asseoir dans les rangs du fond. Je me remémore l’un des passages et comprend leur placement. J’en profite alors pour échanger avec les garçons, car, rappelons-le nous n’avons ici que la gente masculine, 23 jeunes garçons sans expérience de danseur au préalable. Je leur demande tout bêtement comment ils se sentent. Deux choses les effrayaient quelque peu : qu’il n’y ait personne (déception) ou qu’il y ait du monde (stress) … Ils étaient concernés par le fait d’avoir travaillé toute une semaine et de n’avoir personne avec qui partager ça.

Début du spectacle avec un public conséquent de professeurs de l’établissement, de membres de la fraternelle, de parents et autres. Les élèves exécutent alors une représentation exceptionnelle, ils étaient vraiment concentrés et on sentait qu’ils avaient à coeur de bien faire. Ils ne souhaitaient pas décevoir l’assemblée venue les admirer. Chaque mouvement suscitait chez nous (spectateur) un léger frisson, chaque danseur a mis une part de lui-même dans les mouvements qu’il exécutait. Sarat leur a demandé d’adopter une posture de danseur et je crois que c’est ce qu’ils ont réussi à faire tout en conservant leur intégrité. Le déplacement, la marche, la possession de l’espace, de la scène et du théâtre dans son entier par les corps, les sons et les voix. Un travail de groupe qui a été bien largement mis en avant. Des tableaux chaque fois uniques où se mêlent images fixes et mobiles visibles par les corps des élèves qui ont su être acteurs de ces effets, un jeu de lumière incroyable, une ambiance qui ne pouvait que nous évoquer la peinture du clair/obscur dans laquelle les personnages prenaient vie.

Cette représentation m’a très fortement touchée. Une chorégraphie, des textes très pertinents retranscris dans des tableaux magnifiquement composés par les corps et la lumière. Et surtout des élèves fiers de leur travail et qui nous ont fait assez confiance pour révéler une part enfouie d’eux-même.

Un pari réussi pour nos élèves, Christophe, Sarat, Séverine, Cassandre, Sandra, Mathilde et j’en oublie.

Bravo et merci.